Joyeux noël
Un communiqué de la CGT Pénitentiaire :
"Le Président de la République a fait volte-face sur la question des grâces présidentielle en sollicitant le Ministère de la Justice afin de préparer une liste de détenus qui pourraient bénéficier d’une réduction de peine en cette fin d’année. Nicolas Sarkozy, prisonnier de ses déclarations antérieures qui traduisaient une opposition farouche au principe monarchique de la grâce présidentielle, a tenté de donner à cette mesure l’apparence de la cohérence en demandant à ce qu’elle soit limitée à une cinquantaine de détenus « les plus méritants. »
L’administration pénitentiaire est donc en train d’élaborer la liste des heureux élus sur la base d’un critère méritocratique dont on pourra apprécier la pertinence et l’impartialité... Les délinquants sexuels et les récidivistes sont, par principe, exclus de ce dispositif.
La CGT Pénitentiaire condamne avec la plus grande fermeté cette initiative. L’ensemble des professionnels de la justice s’est toujours opposé à l’idée même de grâces collectives qui bafoue le principe d’individualisation des peines et ne permet pas une préparation efficiente de la sortie de prison.
Cette instruction présidentielle démontre une nouvelle fois l’incohérence d’une politique pénale populiste et destructrice. Alors que le nombre de détenus n’a jamais été aussi élevé et que le nombre de nos concitoyens appelés à connaître une période d’incarcération augmente dans une proportion encore plus inquiétante, tous les moyens sont bons pour faire de la place afin d’accueillir les prochains détenus. Alors que les causes de la surpopulation pénale sont à rechercher du côté de l’arsenal législatif hyper-répressif déployé au cours de ces dernières années et particulièrement par la loi sur les peines planchers de juillet 2007, les réponses apportées par le gouvernement sont toutes plus incohérentes les unes que les autres !
Non, la construction de nouvelles places de prison ne permet pas de lutter contre la surpopulation !
Non, le développement d’aménagements de peine en série, où le contrôle électronique prend très largement le pas sur l’accompagnement humain et l’insertion sociale des personnes, ne permettra ni de prévenir la récidive, ni de lutter contre la surpopulation !
Non, Monsieur le Président et Madame la Ministre de la Justice, le retour en grâce de l’archaïque principe des réductions de peines collectives ne sera pas ressentie dans les prisons comme « un message positif » mais, au contraire, comme un aveu d’impuissance du pouvoir politique quant à sa capacité à définir une politique pénale respectueuse des libertés publiques et des intérêts de la société !
Les prisons sont au bord de l’asphyxie et de l’explosion. Il est urgent de sortir de la politique du fait divers et de l’effet d’annonce pour enfin agir dans l’intérêt des usagers et des personnels pénitentiaires.
Montreuil, le 28 Novembre 2008."
Un communiqué de la CGT Pénitentiaire :
"Le Président de la République a fait volte-face sur la question des grâces présidentielle en sollicitant le Ministère de la Justice afin de préparer une liste de détenus qui pourraient bénéficier d’une réduction de peine en cette fin d’année. Nicolas Sarkozy, prisonnier de ses déclarations antérieures qui traduisaient une opposition farouche au principe monarchique de la grâce présidentielle, a tenté de donner à cette mesure l’apparence de la cohérence en demandant à ce qu’elle soit limitée à une cinquantaine de détenus « les plus méritants. »
L’administration pénitentiaire est donc en train d’élaborer la liste des heureux élus sur la base d’un critère méritocratique dont on pourra apprécier la pertinence et l’impartialité... Les délinquants sexuels et les récidivistes sont, par principe, exclus de ce dispositif.
La CGT Pénitentiaire condamne avec la plus grande fermeté cette initiative. L’ensemble des professionnels de la justice s’est toujours opposé à l’idée même de grâces collectives qui bafoue le principe d’individualisation des peines et ne permet pas une préparation efficiente de la sortie de prison.
Cette instruction présidentielle démontre une nouvelle fois l’incohérence d’une politique pénale populiste et destructrice. Alors que le nombre de détenus n’a jamais été aussi élevé et que le nombre de nos concitoyens appelés à connaître une période d’incarcération augmente dans une proportion encore plus inquiétante, tous les moyens sont bons pour faire de la place afin d’accueillir les prochains détenus. Alors que les causes de la surpopulation pénale sont à rechercher du côté de l’arsenal législatif hyper-répressif déployé au cours de ces dernières années et particulièrement par la loi sur les peines planchers de juillet 2007, les réponses apportées par le gouvernement sont toutes plus incohérentes les unes que les autres !
Non, la construction de nouvelles places de prison ne permet pas de lutter contre la surpopulation !
Non, le développement d’aménagements de peine en série, où le contrôle électronique prend très largement le pas sur l’accompagnement humain et l’insertion sociale des personnes, ne permettra ni de prévenir la récidive, ni de lutter contre la surpopulation !
Non, Monsieur le Président et Madame la Ministre de la Justice, le retour en grâce de l’archaïque principe des réductions de peines collectives ne sera pas ressentie dans les prisons comme « un message positif » mais, au contraire, comme un aveu d’impuissance du pouvoir politique quant à sa capacité à définir une politique pénale respectueuse des libertés publiques et des intérêts de la société !
Les prisons sont au bord de l’asphyxie et de l’explosion. Il est urgent de sortir de la politique du fait divers et de l’effet d’annonce pour enfin agir dans l’intérêt des usagers et des personnels pénitentiaires.
Montreuil, le 28 Novembre 2008."