jeudi 10 mai 2007

Jour 4

Faites des mômes...
A tous les parents, même (surtout) à ceux qui ont votés Sarkozy.

Le Monde et le Parisien du 5 mai 2007:
"Deux frères de 8 et 11 ans pourraient se voir prélever leur ADN par la gendarmerie pour avoir volé deux tamagotchi et deux balles rebondissantes dans un hypermarché du Nord [...] Les échantillons seraient conservés dans le fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg) [pour un minimum de 25 ans]. Des gendarmes se sont rendus cette semaine au domicile familial. "Ils venaient nous apporter une convocation pour vol dans la mesure où le magasin a porté plainte, explique le père au Parisien. Ils ont expliqué à mon fils aîné qu'il serait photographié, qu'on lui prendrait ses empreintes digitales et aussi ses empreintes génétiques, ajoutant même que mon fils ne pourra pas forcément faire le métier qu'il veut plus tard car il sera fiché !".

La loi ne prévoit en effet pas d'âge minimum pour la procédure. En la refusant, le père prenait le risque de subir 1 an d'emprisonnement et une amende de 15000 euros. (La suite ici).

On notera que l'extension du fichage au-delà des infractions sexuelles est le fait de l'article 56 de la loi du 15 novembre 2001 relative à la sécurité quotidienne (sic) qui a été rédigé et voté par... la gauche (avec Daniel Vaillant aux commandes du ministère de l'intérieur). Nicolas Sarkozy s'est ainsi précipité dans la porte gentiment ouverte par le gouvernement Jospin et a ajouté la quasi-totalité des délits existants aux infractions passibles de fichages génétiques (que vous soyez reconnu coupable ou pas). Dont le vol de tamagotchis comme on vient de le constater.

L'amour des enfants du petit Nicolas ne s'arrête pas là, l'épisode des individus prédisposés génétiquement à la pédophilie ou au suicide étant l'arbre qui cache la forêt.

En 2005 il avait déja proposé le dépistage précoce des troubles du comportement dès l'âge de 3 ans pouvant conduire à la délinquance à l'adolescence (proposé le 28 novembre 2005 devant les préfets puis retiré du projet de loi). Maintenant que Nicolas est président on peut s'attendre à le voir ressortir du placard.

Car de toutes manières "Il faut prendre des mesures le plus tôt possible. Si l'on attend dix-huit ans c'est trop tard." (interview Figaro 22 février 2006), je n'ose imaginer le sort de ceux pour qui "c'est trop tard".

Le 4 mai 2006 lors d'une intervention à Evry: «La primauté des mesures éducatives devra être réaffirmée, sachant que la sanction est une forme d'éducation et la loi devra le dire clairement»

Tout le monde en prend pour son grade... Les parents "défaillants": «Ils peuvent être poursuivis. Et ils devraient l'être». Si vous faites partie de ces heureux parents qui sauront toujours ce que leurs enfants sont en train de faire, cela ne vous concerne pas bien sûr.

L'école: «Il est invraisemblable que certains établissements ne signalent ni aux familles ni à la justice, ni même au rectorat, la situation d'enfants qui ne viennent jamais ou quasiment jamais à l'école». De l'art de faire passer un message ignoble noyé dans des arguments de bon sens.

L'abstentéisme scolaire: «antichambre de la délinquance». On notera la disparition de l'expression école buissonière, qui sonne moins bien dans ce type de discours. Même la langue française n'échappe pas aux lois sécuritaires.

(Source du discours: Figaro du 5 mai 2006)

Mais heureusement Nicolas a des solutions sous le coude : "Les heures d'éducation physique et sportive devraient être beaucoup plus nombreuses. Le sport développe des qualités [...] qui sont déterminantes dans la société, dans le monde du travail, et que l'école ne sait pas bien valoriser." (interview Figaro 22 février 2006).

De toute manières, les premières pierres sont déja posées, ainsi la modification du code de l'éducation dans l'article 12 de loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance: "Afin de procéder au recensement prévu au premier alinéa et d'améliorer le suivi de l'obligation d'assiduité scolaire, le maire peut mettre en oeuvre un traitement automatisé de données à caractère personnel où sont enregistrées les données à caractère personnel relatives aux enfants en âge scolaire domiciliés dans la commune"

Et depuis le 9 septembre 2002 la loi d’orientation et de programmation pour la justice autorise la mise en détention provisoire des mineurs de 13 à 16 ans.

Mais tout cela ne concerne pas vos enfants, ceux qui ne participeront jamais à une manifestion, ne boiront pas, ne fumeront jamais de joints et ne sortiront jamais tard le soir.

Pour tout ces cadeaux parent sarkozyste, tes enfants te remercient. En les sauvant des racketteurs, tu leurs apprends dés l'enfance à troquer leur liberté contre leur sécurité.