vendredi 29 février 2008

Jour 298

Plus de prisonniers, moins de culture

Deux évènements sans aucun rapport...

Observatoire International des Prisons :

"Le 14 mai prochain le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies (ONU) examinera « la situation des droits de l'homme en France » [...] En amont, les organisations de défense des droits de l'homme ont été invitées à transmettre leurs observations au Haut commissariat aux droits de l'homme de l'ONU. [...] C'est à ce titre que la section française de l'OIP a réalisé une contribution intitulée « Contexte et situation pénitentiaires »."

Voici quelques extraits de cette contribution :

"L’inflation carcérale constatée depuis 2002 s’est largement aggravée en 2007. Un record historique de 65 046 personnes au 1er décembre 2007, soit + 6,6 % depuis le 1er décembre 2006 (+ 4 016 détenus) et + 22,3 % depuis le 1er avril 2002 (+ 11 853 détenus). [...] En juillet 2007, le ministère de la Justice a rendu publiques ses projections, prévoyant 80 000 détenus en 2017. [...] En octobre 2006, le Comité d'éthique s’est alarmé d'un « taux de pathologies psychiatriques [...] 20
fois plus élevé en prison que dans la population générale ». [...] Le maintien en prison, sans traitement approprié, d'un homme atteint de troubles mentaux a d'ailleurs valu à la France d'être condamnée par la Cour de Strasbourg pour traitement inhumain et dégradant [...] L'opacité dans laquelle le ministère de la Justice prépare, seul, une réforme des prisons que M. Sarkozy déclarait vouloir « profonde », fait craindre que la France ne manque une fois encore une occasion historique de remédier à l'humiliation pour la République dénoncée par le Sénat en 2000."


Libération, 29 février 2008, sur le budget de la Culture :

"Au nom d’une rentabilité à courte vue (dont la réduction du nombre des fonctionnaires dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques), la baisse des subventions tous azimuts devrait être de 20 %. [...] le malaise, s’il est indexé sur les restrictions budgétaires, est plus fondamentalement causé par la décision d’imposer à la politique culturelle des modèles économiques relevant de l’idéologie libérale la plus benoîte."

jeudi 28 février 2008

Jour 297

Bonimenteur

Le Figaro, 28 février 2008 :

"En réponse à une question d'un lecteur du Parisien sur les disproportions dans l'échelle des salaires, Nicolas Sarkozy était revenu spontanément sur la polémique à propos de son traitement. «Qui a fixé le salaire du premier ministre? Lionel Jospin. Quand Lionel Jospin dit que le premier ministre doit gagner 20.000 euros, il n y a pas de polémique parce qu'il est de gauche» [...] Deux «contrevérité», rétorque aujourd'hui l'ex-premier ministre, qui [...] précise : «Il a prétendu que j'aurais fixé moi-même le salaire du premier ministre (c'est-à-dire mon propre salaire). C'est faux.» Lionel Jospin déclare que son salaire était fixé «comme celui des ministres, par décret du président de la République»'. C'est-à-dire, à l'époque, Jacques Chirac. Lionel Jospin conteste également le montant attribué par Nicolas Sarkozy à son salaire de l'époque, 20.000€. «C'est encore faux. Celui-ci était, quand je suis arrivé à Matignon en 1997, de 59.000 F net (indemnités comprises), soit 9.000€.»

Vous noterez avec avec intérêt que Nicolas ne dit pas des "mensonges" mais des "contrevérités".

mercredi 27 février 2008

Jour 296

"Que Paris est laid quand il se croit français"

Un communiqué commun à la Ligue des droits de l’homme, le Syndicat de la magistrature et le Syndicat des avocats de France :

Centre de rétention de Vincennes, nuit du 11 au 12 février 2008. Brimades, insultes, « renforts » policiers. Tirs au « Taser ». Un « retenu », touché à la poitrine, perd connaissance et se réveille à l’Hôtel-Dieu avec le bras en écharpe et de fortes contusions à la tête, nécessairement postérieures à sa perte de connaissance. Ceux qui ne se sont pas évanouis peuvent témoigner … tant qu’ils sont encore en France.

[...] On fait descendre dans la cour y compris ceux qui dormaient. Certains sont habillés, d’autres non. On ne laisse aucun d’eux prendre un vêtement.

Dans la cour, fouille intégrale. Ce n’est qu’ensuite qu’un par un ils peuvent rentrer au chaud. Cela dure jusqu’à 4 heures du matin.

Khaled, ressorti de l’hôpital le 14 février, a été reconduit au CRA de Vincennes. Depuis 10 jours, il n’a reçu aucun soin, n’a vu ni médecin ni infirmier. Le bandage de son bras est sale et ensanglanté.

Une enquête de l’IGS est en cours.

Ces faits se sont déroulés dans un lieu évidemment abrité des regards indiscrets, sur le territoire de la République française, en février 2008. La LDH, le SM et le SAF, qui ont décidé de constituer sur ces très graves événements une mission d’enquête de leur Commission Citoyens Justice Police, appellent l’ensemble des médias à leur donner l’écho qu’ils méritent. Il est temps que chaque Français sache ce que l’on fait en son nom.

mardi 26 février 2008

Jour 295

Pipoteurs niveau 3

Le Monde, 26 février 2008 :

"Critiqué pour le ton de sa présidence et malmené dans les sondages, le président français se défend, dans un entretien publié mardi 26 février par Le Parisien-Aujourd'hui en France, dans lequel il justifie sa méthode, tout en admettant, à propos de l'altercation qui l'a opposé samedi à un visiteur du Salon de l'agriculture, qu'il aurait "mieux fait de ne pas lui répondre". [...] Dominique de Montvalon, directeur de la rédaction du quotidien, interrogé mardi matin sur Canal +, a cependant précisé que cette dernière phrase "n'a pas été prononcée" devant le panel de lecteurs du quotidien qui ont interrogé M. Sarkozy. "Ils retrouvent dans le journal quelque chose que le président n'a pas dit, qu'ils n'ont pas entendu."' L'esquisse de mea culpa présidentiel a été insérée a posteriori dans l'entretien par l'Elysée qui a amendé et corrigé le texte avant de le retransmettre au journal" (mon emphase)

Le Figaro, 25 février 2008 :

"Sa sortie de prison, prévue pour avril 2010, est de celles qui inquiètent tout particulièrement Rachida Dati. Le 8 janvier dernier, devant l'Assemblée nationale, [Rachida Dati] a même implicitement évoqué le cas de Dominique C., violeur en série condamné, le 14 avril 2000, à vingt ans de réclusion. Sans citer le nom de ce prévenu, elle a averti, pour mieux défendre la loi relative à la rétention de sûreté : «L'individu, libérable en 2010, a fait savoir qu'il comptait recommencer. Ne rien faire serait impardonnable.» [...] l'avocat de Dominique C., Me Yves Sauvayre, s'est dit «choqué» par les déclarations du garde des Sceaux, indiquant : «Mon client, d'un tempérament plutôt réservé, n'est pas du genre à fanfaronner de la sorte.» À Riom, un surveillant du centre de rétention le confirme : «Ce détenu est très discret. Il se mêle peu aux autres et je n'ai pas entendu parler de ses menaces de récidive.»"

lundi 25 février 2008

Jour 294

Hécatombe

Le Figaro, 25 février 2008 :

"C'est au Salon de l'agriculture, samedi, que [Nicolas] a réitéré son souhait de voir la loi [sur la rétention de sureté] s'appliquer afin de ne pas laisser «en liberté des monstres» . «Le devoir de précaution s'applique pour la nature. Il doit s'appliquer pour les victimes», a-t-il justifié. En fait, le chef de l'État prend date. Il revient aux fondamentaux de sa campagne présidentielle, la sécurité, la défense des victimes." (mon emphase)

Le Réseau Educations Sans Frontières :

"John Maïna, un jeune kenyan de 19 ans s’est pendu vendredi 15 février dans l’appartement où il était logé par France Terre d’asile à Meudon. Il venait d’apprendre le rejet définitif de sa demande d’asile et, comme il l’explique dans une lettre, il refusait d’être expulsé au Kenya qu’il avait fui il y a deux ans, condamné à mort. Il a préféré mourir plutôt que de rentrer dans un pays en proie à la guerre civile."

La Tribune, 24 février 2008 :

"Le stress au travail fait encore des victimes. Samedi 23 février, plusieurs suicides de salariés ont été découverts. C'est notamment celui d'un salarié de La Poste qui s'est suicidé dans la nuit du 14 au 15 janvier 2008, quelques heures après le rejet de sa candidature pour un nouveau poste. Il a laissé une lettre adressée au Président du groupe, mettant en cause l'entreprise. Deuxième cas, le corps d'un salarié de 59 ans de la banque HSBC a été retrouvé dans les locaux de la banque, avec près de lui, un courrier qui évoquerait le climat pesant dans l'entreprise. Troisième affaire, mardi, un technicien d'intervention de France Télécom de 52 ans s'est pendu dans un bureau du central téléphonique d'Amboise (Indre-et-Loire), indique une source syndicale."

dimanche 24 février 2008

Jours 292 & 293

Le caïd

Le Syndicat de la Magistrature, le 23 février 2008 :

"L’initiative de Nicolas Sarkozy visant à demander au premier Président de la Cour de cassation de formuler des propositions pour rendre la rétention de sûreté applicable immédiatement, malgré la décision contraire du Conseil constitutionnel, est un coup de force inacceptable. Le Président de la République, théoriquement garant des institutions, méconnaît en effet l’article 62 de la Constitution qui prévoit que les décisions du Conseil constitutionnel s’imposent aux pouvoirs publics. Il s’exonère ainsi de manière très inquiétante des règles de l’Etat de droit."

Robert Badinter, ancien Garde des sceaux, dans un entretien accordé au Monde le 23 février 2008 :

"Qui ne voit le brouillard dans lequel on va plonger la justice ? On crée l'emprisonnement pour raisons de dangerosité, concept éminemment flou. Une personne sera enfermée, non plus pour les faits qu'elle a commis, mais pour ceux qu'elle pourrait commettre. On perd de vue l'un des fondements d'une société de liberté. On est emprisonné parce que l'on est responsable de ses actes. Nous passons d'une justice de responsabilité à une justice de sûreté. C'est un tournant très grave de notre droit. Les fondements de notre justice sont atteints. [...] Le fait que la loi sur la rétention de sûreté ait été jugée conforme à la Constitution ne change pas sa nature : ce sera toujours une mauvaise loi. Il y a eu des heures de gloire pour la justice : la fin de la torture, du bagne, l'abolition de la peine de mort, la possibilité pour un citoyen français de faire un recours à la Cour européenne des droits de l'homme. Aujourd'hui, nous sommes dans une période sombre pour notre justice."

Le Monde encore, le 23 février 2008 :

"La Société des journalistes (SDJ) de Courrier international (Groupe La Vie-Le Monde), a dénoncé vendredi 22 février la décision de la régie publicitaire de la RATP, Métrobus, de refuser d'afficher la "une" de l'hebdomadaire, sur laquelle Nicolas Sarkozy est qualifié de "grand malade" (Le Monde du 23 février), voyant dans ce refus un "acte de censure". La SDJ "condamne également la manière dont la société Relay (Groupe Lagardère) a présenté l'affiche dans ses points de vente, pliant sa partie supérieure pour cacher le titre "Sarkozy, ce grand malade"."

Nicolas le 23 février 2007 à Perpignan :

"Comment la jeunesse comprendrait-elle ce que signifie l’autorité si on ne le lui apprend jamais ? Si elle ne rencontre jamais la règle, la discipline, l’obligation ? Si on lui laisse croire qu’elle peut faire tout ce qu’elle a envie de faire ? Si on lui passe tout ? Si l’on excuse toutes ses fautes ? [...] L’ordre, [...] c’est quand chacun peut circuler sans craindre de se faire agresser."

Le Monde, 23 février 2008 :

"Repoussé par un homme qui ne voulait pas lui serrer la main, Nicolas Sarkozy a laissé fuser l'insulte, samedi matin, lors de sa visite du Salon de l'agriculture [...]"Casse-toi, casse-toi alors! Pauvre con va...""

vendredi 22 février 2008

Jour 291

Mesures d'exception

Une dépêche AP sur le site du Figaro :

"Le gouvernement pourrait remettre en cause le droit du sol à titre "exceptionnel" à Mayotte, a annoncé le secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer Christian Estrosi ce matin. "Nous pourrions prendre une décision exceptionnelle qui fasse que tout enfant né en situation irrégulière ne puisse réclamer son appartenance à la nationalité française", a-t-il déclaré sur France-2 [...] "Pour l'instant, il n'est pas question de le rapporter à d'autres territoires français", a indiqué M. Estrosi." (mon emphase)

jeudi 21 février 2008

Jour 290

En douce...

Les Echos, 20 février 2008 :

"Nicolas Sarkozy s’apprête à nommer un nouveau président à la SNCF, Guillaume Pépy [...] Avant d’être élu, Nicolas Sarkozy l’avait promis. Il voulait, comme aux Etats-Unis, que les candidats à un poste majeur soient auditionnés devant des parlementaires qui auraient un droit de “veto”. [...] Depuis, on n’en a plus beaucoup entendu parler."

Le Monde, 21 février 2008 :

"Les représentants des magistrats et des avocats ont vivement critiqué, jeudi 21 février, la constitution par le ministère de la justice d'une liste de trente-deux criminels en fin de peine susceptibles d'être maintenus dans des centres de rétention à leur sortie de prison. Ils dénoncent une "pression inadmissible" sur le Conseil constitutionnel qui doit se prononcer ce jeudi sur la constitutionnalité de la loi sur la rétention de sûreté [...] "Manifestement, la chancellerie a quelques inquiétudes et essaye de faire pression. C'est quelque chose d'unique et d'inique", a réagi de son côté le secrétaire national de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), Christophe Régnard. [...] Cette sélection, de l'aveu même de ses initiateurs, "n'a rien de scientifique""

La Tribune, 21 février 2008 :

"La carrière de Christine Ockrent "n'est pas réductible" à la fonction de ministre des Affaires étrangères exercée par son compagnon Bernard Kouchner, a déclaré jeudi le porte-parole de l'Elysée David Martinon en réponse à la polémique sur la nomination de la journaliste comme No2 de France Monde, nouvelle société holding de l'audiovisuel extérieur public. [...] La nomination de Christine Ockrent comme directrice générale de France Monde, où elle travaillera avec Alain de Pouzilhac, nommé PDG, a été critiquée par le Syndicat national des journalistes qui s'inquiète "des conflits d'intérêt qui pourraient naître de cette nouvelle gouvernance".

mercredi 20 février 2008

Jour 289

Pendant les municipales, les affaires continuent...

Le Monde, 20 février 2008 :

"La Cour de cassation a rejeté, mercredi 20 février, le pourvoi de Michel Roussin, ex-directeur de cabinet de Jacques Chirac [...] qui avait été condamné, en février 2007, par la cour d'appel de Paris pour"complicité de corruption active et passive" à quatre ans de prison avec sursis, 80 000 euros d'amende et une interdiction des droits de vote et d'éligibilité de quatre ans.[...] La cour a également rejeté les pourvois de cinq autres prévenus dans la même affaire. Parmi eux figurent l'ancienne intendante du RPR, Louise-Yvonne Casetta, et l'ex-conseiller régional écologiste d'Ile-de-France François Donzel."

Le Figaro, 20 février 2008 :

"Le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, André Santini, est mis en examen. La Cour de cassation a confirmé cette décision mercredi, en rejetant le pourvoi qu'il avait formé contre un arrêt du 26 septembre 2007. Cette étape judiciaire entraînera donc vraisemblablement un renvoi en correctionnelle. Reste à savoir quand, et si le procès lui coûtera sa place au gouvernement. En juin 2007, l'Elysée avait prévenu : «Si un ministre devait être envoyé en correctionnelle, il quitterait le gouvernement. S'il était relaxé, il reviendrait.»"

Une dépêche AFP lue sur Yahoo le 20 février 2008 :

"Le député-maire UMP d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Gérard Gaudron, a reconnu toucher des allocations chômage d'environ 1.500 euros par mois depuis août 2005, confirmant des informations du Canard enchaîné à paraître mercredi. M. Gaudron a confirmé auprès de l'AFP l'exactitude de cette information [...] Depuis qu'il est député de la 10ème circonscription de Seine-Saint-Denis, M. Gaudron, 57 ans, cumule chaque mois ses indemnités de maire et de parlementaire et ses allocations chômage, soit au total "environ 12.500 euros brut", selon le calcul du Canard enchaîné.[...] Avec d'autres députés UMP, l'élu a co-signé en novembre 2007 une proposition de résolution tendant à créer une commission d'enquêtes sur les fraudes aux prestations et aux prélèvements sociaux." (mon emphase)

mardi 19 février 2008

Jour 288

Souriez vous êtes scannés

La Croix, 15 février 2008 :

"La ministre de l'intérieur Michèle Alliot-Marie a présenté jeudi 14 février son plan d'action contre la cybercriminalité "ferme et résolu" [...] Selon elle, il convient également "d'autoriser sous contrôle du juge la captation à distance de données numériques se trouvant dans un ordinateur ou transitant par lui"."

Les Echos, 19 février 2008 :

"Les grandes organisations représentatives des avocats et l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) ont remis au Conseil constitutionnel un « mémoire » expliquant leur opposition à la loi Dati sur la rétention de sûreté. C'est la première fois qu'avocats et magistrats se liguent pour faire valoir leurs arguments devant le Conseil constitutionnel. [...] « En tant que sanction privative de liberté appliquée à une infraction inexistante, la rétention de sûreté est contraire à la Constitution. »"

lundi 18 février 2008

Jour 287

Des chiffres et des lettres

Libération, le 3 avril 2007 :

"l'ex-ministre de l'Intérieur confirme qu'il entend relever, s'il est élu président de la République, le niveau d'exigence pour obtenir la possibilité de s'installer en France, en faisant de la connaissance du français l'une des conditions au regroupement familial [...] Autre condition : «que l'on ne puisse pas s'installer durablement en France sans se donner la peine d'écrire et de parler le français»"

Cricri Lagarde, 18 février 2008 dans les Echos :

"La ministre de l'Economie Christine Lagarde a affirmé dimanche que la croissance française devrait "tangenter les 2%" en 2007. "Je persiste à penser que nous allons tangenter les 2%", a dit Mme Lagarde à France 3."

Sur le site de RFI, février 2007 :

"Ainsi le journal Libération essaie-t-il de pointer le mot du jour… un angle comme un autre, et qui nous est particulièrement familier. Et hier, c’était le verbe « tangenter » qui était proposé : François Bayrou, qui a en ce moment la faveur des sondages, s’est paraît-il fixé comme objectif de « tangenter » Ségolène Royal. Bien entendu, le mot n’existe pas"

samedi 16 février 2008

Jours 285 & 286

Réveil en douleur

Simone Weil, le 8 mars 2007 :

"Lorsque nous avons travaillé ensemble (..) j'ai eu beaucoup d'admiration, tout de suite, pour Nicolas, mais pas seulement de l'admiration, de l'amitié", a-t-elle déclaré. Simone Veil a loué sa "gentillesse", sa "très grande compréhension", sa "capacité de travail" et son "intérêt pour les autres"

Simone Weil, le 15 février 2008 :

"A la seconde, mon sang s'est glacé." Simone Veil, présidente d'honneur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah et ancienne déportée, était présente mercredi 13 février, au dîner du CRIF, quand Nicolas Sarkozy a proposé d'associer chaque élève de CM2 à un enfant victime des persécutions nazies. [...] elle juge, vendredi 15 février, que cette proposition est"inimaginable, insoutenable, dramatique et surtout, injuste". "On ne peut pas infliger ça à des petits de 10 ans, on ne peut pas demander à un enfant de s'identifier à un enfant mort, souligne-t-elle, cette mémoire est beaucoup trop lourde à porter." La suggestion de M. Sarkozy risque d'attiser les antagonismes religieux, dit-elle encore"

Et pour l'instant, les expulsions continuent comme l'atteste ce communiqué du syndicat de la magistrature :

"Il semblerait ainsi qu’en région parisienne, des services de police présentent aux magistrats des procédures visant à poursuivre [...] des conditions d’hébergement contraires à la dignité [...] Il est manifeste que l’objet initial de l’enquête - dont les investigations cessent en général immédiatement après de spectaculaires interventions policières - sert de prétexte à l’interpellation d’étrangers. A Paris, aucune charge n’a, semble-t-il, été retenue contre les neuf personnes soupçonnées d’avoir organisé un hébergement contraire à la dignité, alors que pas moins de 90 personnes ont été immédiatement placées au centre de rétention administrative de Versailles."

vendredi 15 février 2008

Jour 284

Trop tard

Le Monde, 15 février 2008 :

"Dix-sept personnalités de gauche, centristes ou d'inspiration gaulliste ainsi que l'ancien premier ministre Dominique de Villepin, ont signé "l'appel du 14 février pour une vigilance républicaine" [...] figurent notamment parmi les signataires les gaullistes Pierre Lefranc, ancien chef de cabinet du général de Gaulle, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, le député communiste André Gerin, Jean-Pierre Chevènement, plusieurs socialistes de premier plan (Ségolène Royal, Bertrand Delanoë, Arnaud Montebourg), représentants du MoDem (François Bayrou, Marielle de Sarnez, la sénatrice Jacqueline Gourault) et du Nouveau Centre (les députés Maurice Leroy, Jean-Christophe Lagarde). Corinne Lepage, ancienne ministre de l'écologie d'Alain Juppé et le député Vert Noël Mamère sont également présents. [...] Dans un court texte dans lequel Nicolas Sarkozy n'est pas cité, ils déclarent refuser "toute dérive vers une forme de pouvoir purement personnel confinant à la monarchie élective" et rappellent "leur attachement aux fondamentaux d'une laïcité ferme et tolérante" ainsi qu'à "l'indépendance de la presse"."

Autant de courage, ça fait peur. D'autres n'ont pas droit à de tels soutiens, Libération, le 14 février :

"Outrage à Sarkozy est passible d'amende. Un militant du Réseau éducation sans frontières (RESF) a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel de Paris à 800 euros d’amende pour avoir comparé, en 2006, sa politique en tant que ministre de l’Intérieur à celle de l’Etat français sous Vichy."

Nous vous recommandons encore une fois la lecture de cet excellent article déja cité dans ce blog :

"En premier lieu, la présence de certaines personnes sur notre sol est constituée en « problème », et tous les esprits « raisonnables » s’accordent pour estimer que ce problème exige une solution. [...] En second lieu, les solutions envisagées passent toutes par l’expulsion partielle ou totale des personnes jugées indésirables. [...] Il en est exactement de même aujourd’hui : ce qui compte pour le gouvernement, c’est de se débarrasser des hommes, des femmes et des enfants concernés ; sitôt la frontière franchie, il ne s’estime plus responsable de rien et les abandonne à leur destin en toute indifférence."

jeudi 14 février 2008

Jour 283

Au revoir les enfants

Le Figaro, 14 février 2008 :

"Le président a par ailleurs demandé «qu'à partir de la rentrée 2008, tous les enfants de CM2 se voient confier la mémoire d'un des 11 000 enfants français victimes de la Shoah»."

Une dépêche AFP lue dans la Croix, le 14 février 2008 :

"Le secrétaire général du Snuipp-FSU (majoritaire chez les enseignants du primaire), Gilles Moindrot, a estimé jeudi que "confier la mémoire" d'un enfant victime de la Shoah à un élève de CM2 comportait des risques de "troubles psychologiques" et pouvait avoir "un effet contraire à l'objectif recherché". [...] "Cela peut avoir un effet contraire à l'objectif recherché: un élève peut par exemple ne prendre en considération que le côté macabre. Le président de la République ne fait pas preuve de grande prudence vis-à-vis de la psychologie des élèves de 10-11 ans", a argumenté M. Moindrot. Il a regretté une "annonce faite sans aucune consultation des enseignants psychologues et les pédopsychiatres, alors que c'est un sujet sensible".

mercredi 13 février 2008

Jour 282

Haute fidélité

Un extrait d'une dépêche AFP lue sur le site du Figaro :

"Les défenseurs des droits humains britanniques ont lancé une campagne aujourd'hui contre l'utilisation d'un dispositif qui chasse les groupes de jeunes indésirables en émettant un son à haute fréquence que les plus âgés ne peuvent pas entendre. Un organisme officiel de protection des enfants a appelé à l'interdiction de ce dispositif, appelé "Mosquito", qui utilise l'ouïe plus fine qu'ont les jeunes jusqu'à environ 25 ans. Quelque 3.500 "Mosquitos" sont déjà utilisés dans le pays"

Charlie Hebdo du 19 septembre 2007 :

"« Après le spray anti-SDF » du maire d’Argenteuil qui a défrayé la chronique ces derniers temps, c’est aujourd’hui « dans la plus grande discrétion » que des organismes publics (HLM, maisons de retraites) et des magasins s’équipent en « boîtiers à ultrasons » pour « chasser une catégorie d’humains » : les personnes de moins de trente ans. [...] Deux fabricants, IBP France et Serenne contactés par « Charlie », expliquent qu’ils sont « très discrets » car leurs clients souhaitent conserver une certaine confidentialité."

mardi 12 février 2008

Jour 281

Stocks obscènes

À relier au billet d'hier, le Monde, 12 février 2008 :

"Les grands patrons français sont désormais les mieux payés d'Europe. Selon l'étude annuelle de Hay Group, publiée mardi 12 février par La Tribune, 77 % des PDG des entreprises du CAC 40 ont vu leur rémunération augmenter de 40 % en 2007. La rémunération annuelle médiane comprenant le salaire de base, les bonus et les stock-options des patrons des géants du CAC 40 – au moins 40 000 employés et plus de 40 milliards d'euros de chiffre d'affaires –, se monte à 6,175 millions d'euros. [...] Les stock-options ont également fortement augmenté (+ 48 % pour 58 % des 135 entreprises étudiées)"

lundi 11 février 2008

Jour 280

Carrouf'

La Tribune, 11 février 2008:

"Le Carrefour au nord de Marseille est resté rideau de fer baissé neuf des onze derniers jours, dont lundi, et les discussions entre la direction et les syndicats sont dans l'impasse. [...] Les salariés en grève, caissières mais aussi employés de rayon et manutentionnaires, réclament une revalorisation de leurs salaires, qui se montent à "950 euros ou moins mensuels". Après avoir réclamés une prime exceptionnelle, les salariés sont prêts à accepter une augmentation des tickets restaurant et d'autres points de revalorisation. "On ne demande pas la lune, on veut au moins que le ticket restaurant qu'on nous donne pour déjeuner passe de 3,05 à 4,50 euros. C'est abordable non ?" [...]"Avec 3 euros, on n'a pas assez pour s'acheter un sandwich à la pause. Cela m'étonnerait que mon directeur mange pour 3 euros à midi", explique une caissière, qui perçoit 840 euros par mois pour 30 heures de travail par semaine.[...] La grève du 1er février dans la grande distribution a été un "succès historique", selon les trois syndicats, qui ont réussi un mouvement unitaire pour la première fois dans le secteur." (mon emphase)

dimanche 10 février 2008

Jours 278 & 279

Complicité de meurtre

La Croix, 7 février 2008 :

"Sans le soutien de la France, le président tchadien Idriss Déby n’aurait pas pu contrer l’offensive de trois forces rebelles coalisées en fin de semaine dernière. C’est ce qui ressort d’informations livrées par des diplomates et des militaires français. En dépit des assurances données par les responsables français et tchadiens, des troupes françaises ont été engagées dans des combats visant à contrer l’offensive rebelle. [...] En vertu de l’accord de coopération militaire qui lie la France et le Tchad, Paris a aussi fourni à Idriss Déby du renseignement sur les mouvements des rebelles, au moyen d’avions (Mirage F1 et Bréguet-Atlantic) déployés dans le cadre de l’opération Epervier, ainsi que grâce à ses satellites. La France a aussi fait livrer des munitions par la Libye, notamment pour les chars T-55 de fabrication russe qui ont permis à Idriss Déby de laminer ses opposants à N’Djamena.[...]« Voilà la preuve que nous avons bien fait d’accueillir Mouammar Kadhafi en décembre dernier », ironise un diplomate français.[...] Hervé Morin [ministre de la défense], mercredi à N’Djamena, a apporté un « soutien sans faille » à Idriss Déby."

Sur le site de l'association Survie :

"Dans son message de Noël 1994, la Conférence épiscopale du Tchad dénonce " la corruption [qui] s’est tranquillement généralisée et banalisée ", le " lent dépérissement de l’ Etat ", une " gestion de l’économie totalement opaque ", et " la multitude des exactions que la justice ne poursuit pas et les complicités dont elles sont l’objet ". [...] Fin 1993, Amnesty International dressait le bilan amer des trois premières années du régime Déby :

" La terreur règne toujours. On continue de repêcher des cadavres dans les eaux du Chari, le fleuve qui arrose N’Djaména. Plus de 800 personnes ont été exécutées de façon extra-judiciaire. [...] Quels que soient ses mots d’ordre, le gouvernement de Idriss Déby utilise aujourd’hui les méthodes de répression dont il disait vouloir débarrasser son pays à l’époque où il luttait contre le régime de Hissein Habré. Les assassins, les tortionnaires, les ravisseurs qui sévissent au Tchad appartiennent aux forces de sécurité de Idriss Déby "."

Sur le site de pressafrique :

"10 Septembre 1996. Rapport d'Amnesty International sur le Tchad : « Les autorités françaises ne peuvent pas ignorer que les véhicules tout-terrain, le carburant, les moyens de transmission et les menottes livrés au titre de l'AMT [Assistance Militaire Technique] ont été détournés de leur fonction initiale pour exécuter et tortuter.Manifestement, dans le cadre de l'AMT, la question des droits de l'homme n'a pas sa place. Cela a été confirmé à la délégation d'Amnesty International à N'Djamena en avril 1996 par les autorités françaises qui ont affirmé que ce sujet n'était pas traité par les instructeurs »."

En octobre 2006, dans son classement des pays les plus corrompus du monde, la magazine Forbes dresse le portrait du numéro 1, le Tchad :

"What may turn out to be the single most piggish use of philanthropic funds has placed Chad at the top of the list of the world's most corrupt nations. Proceeds from a project, funded in part by the World Bank, to build an oil pipeline through Chad and Cameroon were to have helped feed the desperately poor people of these nations. Instead, some $30 million was diverted to buy arms to keep in power the government of President Idriss Deby."

Heureusement notre secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme a volé au secours de... Nicolas Sarkozy :

"Le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer a jugé dimanche "excessifs" les propos de la secrétaire d'Etat chargée des droits de l'Homme Rama Yade qualifiant de "charognards" certains journalistes traitant de la vie privée de Nicolas Sarkozy." (source: site du Nouvel Obs)

Tout est une question de priorité...

vendredi 8 février 2008

Jour 277

Travailler toujours plus, gagner encore moins

Lu sur le site de Bakchich :

"Travailler plus sans gagner plus, un nouveau credo ? Les vendeurs de meubles se frottent les mains. Suite à un problème de lecture d’Isabelle Debré, sénatrice (UMP) des Hauts-de-Seine - déjà évoqué il y a quelques semaines par le Canard Enchainé et Le Monde- les magasins d’ameublement peuvent désormais ouvrir tous les dimanches, sans demander l’avis de leurs salariés, ni les payer plus. Un faux pas délicat au moment où le gouvernement veut rassurer les Français sur le pouvoir d’achat."

On vous recommande fortement la lecture du courrier de la CFTC adressé à la sénatrice.

jeudi 7 février 2008

Jour 276

S.O.S

Sur le site de Prison.eu.org :

"Le projet de loi relatif à la rétention de sûreté et à la déclaration d’irresponsabilité pénale pour cause de trouble mental a été adopté par l’Assemblée Nationale le jeudi 10 janvier, puis par le Sénat le 31 janvier [...] Il pourra être désormais possible d’enfermer à vie des personnes, dans des centres socio-médico-judiciaires de sûreté, sur la base d’une évaluation de leur supposée dangerosité. Aucun expert n’est en mesure de faire des prédictions. S’il en fait, elles ne pourront qu’être hasardeuses. Un enfermement à vie sera désormais possible, sans que cette sanction soit la réponse à une infraction." (Mon emphase)

mercredi 6 février 2008

Jour 275

Allo MAM bobo

Le Monde, le 6 février 2008 (parution le 7 février) :

"La future loi d'orientation et de programmation sur la sécurité intérieure (LOPSI 2), qui doit être présentée avant l'été, prolongera pour quatre ans - jusqu'au 31 décembre 2012 - plusieurs dispositions qui avaient été adoptées à titre temporaire après les attentats de Londres de l'été 2005. [...] Alliot-Marie s'est surtout félicitée de la mise en oeuvre, depuis le 2 mai 2007, de la plate-forme centralisée à l'UCLAT. Celle-ci permet à 551 policiers du renseignement et de la police judiciaire de demander aux opérateurs de téléphonie, sans passer par un juge, l'identité d'abonnés (70 % des demandes sur les 27 701 présentées en 2007), la liste des communications (près de 30 % des demandes) ou encore la géolocalisation. Cette pratique, qui exclut les écoutes téléphoniques proprement dites, en étant soumise à l'autorisation d'une "personnalité qualifiée" - François Jaspart, inspecteur général de la police nationale - concerne aussi, depuis le 1er octobre 2007, les fournisseurs d'accès Internet." (mon emphase)

mardi 5 février 2008

Jour 274

Tout va bien

Le Figaro, 5 février 2008 :

"Un enfant en état de grande dépression pourra désormais être mis sous anti-dépresseurs. L'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS) a accordé mardi une « extension d'indication » pour le Prozac, jusqu'alors réservé aux adultes. [...] être sous Prozac à huit ans peut s'avérer dangereux. [...] « en particulier des atteintes testiculaires irréversibles » précise le rapport. En outre, il peut entraîner un comportement suicidaire, surtout en début de traitement.[...] L'agence recommande également que le médicament soit prescrit uniquement par des psychiatres ou pédopsychiatres, et non des généralistes. Mais l'AFSSAPS n'émet que des recommandations et n'impose rien. « Le nombre de pédopsychiatre étant insuffisant en France, des généralistes seront amenés à le prescrire aussi »"

Une dépêche AFP le même jour :

"La ministre de la Justice Rachida Dati a qualifié de "drame" le suicide d'un adolescent dans l'établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM) de Meyzieu (Rhône), ajoutant toutefois que cela "ne remet pas en cause" ce nouveau type d'établissement. [...] "Il s'agit de prendre en compte aussi la souffrance de ces mineurs, qu'ils soient délinquants ou pas. C'est aussi la raison pour laquelle j'ai souhaité qu'en 2008 il y ait cinq centres éducatifs fermés avec une vraie prise en charge pédo-psychiatrique", a-t-elle conclu."

Autre son de cloche sur le site de LibéLyon :

"Pour la première fois, un adolescent s’est pendu dans un des établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM). Le premier ouvert en France, l’an passé.[...] La direction régionale de l’administration pénitentiaire indique que le garçon avait déjà essayé, une semaine après son arrivée.[...] Les professionnels n’ont pas été concertés avant la construction. Résultat : les aberrations s’accumulent. La psychologue ne dispose d’aucun bureau pour les entretiens en tête-à-tête. Elle s’installe au gré des salles disponibles. [...] Les éducateurs, censés préparer la sortie des mineurs, ne disposent pas de téléphone pour joindre les familles, les magistrats et les partenaires censés préparer la réinsertion."

lundi 4 février 2008

Jour 273

Résistance

Une dépêche AFP du 4 février 2008 :

"Les salariés de l'usine de sous-traitance automobile BRS de Devecey ont séquestré durant 48 heures leur patron, qui a tenté de déménager l'entreprise en Slovaquie à leur insu, et l'ont contraint lundi à déposer le bilan, a-t-on appris auprès des salariés. Mike Bacon, PDG de l'entreprise BRS, rachetée il y a un an par le groupe britannique Utilux, a été relâché lundi en milieu de journée par les salariés après avoir fait une demande de dépôt de bilan auprès du tribunal de commerce de Besançon. Selon le tribunal, BRS a été placée en liquidation judiciaire mais poursuivra ses activités jusqu'au 29 février."

samedi 2 février 2008

Jours 271 & 272

Top modèle

26 avril 2007, dans Libération :

"La présidente du Medef, Laurence Parisot, souhaite s'inspirer des modèles britannique ou allemand pour relancer, en France, le dialogue entre politique et économie."

Tribune du premier ministre Fifi le 14 octobre 2007 dans le Figaro :

"L’Allemagne va mieux. Elle tire aujourd’hui profit de courageuses réformes menées depuis 2000, no­tamment celle du marché du travail. Sa croissance est bonne, son chômage baisse, ses déficits se ré­sorbent. Ces résultats créent un vrai défi pour la France. Pourquoi ne ferions-nous pas aussi bien ?" (mon emphase)

Le Monde, 2 février 2008 :

"Les syndicats allemands ont lancé un avertissement au patronat vendredi 1er février. Plusieurs secteurs ont été touchés par des grèves, et d'autres mouvements sont déjà annoncés. Avec un message clair : le temps de l'austérité salariale est révolu. [...] Plus surprenant : aucun métro, bus ou tramway ne circulait vendredi à Berlin. La grève, déclenchée dans la nuit à l'appel du syndicat de services Ver.di, devait se terminer samedi à 15 heures. La régie des transports berlinois, BVG, n'avait pas connu de mouvement social de cette ampleur depuis plus de dix ans. [...] Selon les calculs du ministère des finances, le salaire net moyen des Allemands se situe aujourd'hui en dessous du niveau de 1991. [...] En même temps, la croissance est de retour en Allemagne et les entreprises enregistrent des profits records."

On trouve encore cette information sur ce blog :

"453 000 allemands travaillent à temps plein sans pouvoir subvenir à leurs besoins. « Le problème des travailleurs pauvres est une réalité ici, affirme Karsten Mark, journaliste à Dortmund. Ces gens travaillent souvent comme facteurs dans des services postaux privés ou comme vigiles. Cela provoque un vif débat sur l’instauration d’un salaire minimum. » Selon le ministère du travail, le revenu net réel des salariés allemands est aujourd’hui inférieur à celui de 1986."

vendredi 1 février 2008

Jour 270

Deux narines, deux mesures

Le nain, alors ministre de l'Intérieur, le 23 avril 2003 :

"Certaines substances sont illicites. Il n'y a pas de drogue douce ou de drogue dure. [...] Il n'y a pas des jeunes "libres et branchés". Il n'y a que des drogues interdites et des usagers qui transgressent la loi. Et il y a des drogues interdites parce que - quoi qu'on ait pu en dire parfois - toutes les drogues sont nocives. [...] Il faut ajouter, et c'est important, que ce ne sont pas les jeunes qui sont visés mais bien tout ceux qui transgressent la loi.[...] Depuis trois ans, le discours dénonce les trafiquants mais reste complaisant avec les usagers qui détiennent quelques grammes de cannabis ou quelques cachets pour leur "consommation personnelle". C'est un illogisme absolu puisqu'il ne peut y avoir de trafic sans consommation.[...] Pour que la lutte contre l'usage de drogues devienne une réalité, il faut que chaque interpellation donne lieu rapidement à une véritable sanction ou à une orientation vers les autorités sanitaires."

Dépêche Reuters, le 1 février 2008 :

"L'écrivain et journaliste Frédéric Beigbeder, 42 ans, a été interpellé dans la nuit de lundi à mardi, à Paris (VIIIème), en possession de cocaïne puis placé en garde à vue. Après audition il a été remis en liberté. L'auteur du roman à succès "99 Francs", récemment adapté au cinéma, a été surpris en train de "sniffer" de la cocaïne sur le capot d'une voiture mardi peu après 3h00 par des policiers, selon cette source. Il était accompagné d'un ami. Ils ont pris la fuite à la vue des policiers et ont été interpellés peu après, puis placés tous deux en garde à vue dans les locaux du Sarij (service d'investigation de la police urbaine de proximité) du VIIIe arrondissement, a indiqué la même source. L'écrivain était en possession de deux sachets de cocaïne." (mon emphase)

Pendant ce temps, à Nantes, le 22 janvier 2008 :

"Le voyage des « mules » s'est arrêté à l'aéroport de Nantes. En mars 2007. Jorge, 29 ans, et Angel Luis, 24 ans, arrivaient de Guadeloupe, l'estomac gavé de cocaïne. [...] Angel Luis et Jorge sont en détention provisoire depuis dix mois. Le tribunal correctionnel de Nantes les a condamnés, hier, à quinze mois ferme. 7 000 € d'amende pour Angel Luis, 30 500 € pour Jorge. Ils restent en prison."

ça tombe bien, Nicolas Sarkozy a présenté, à Sophia Antipolis, près de Nice, un plan quinquennal de lutte contre la maladie d'Alzheimer (Le Monde, 1er février 2008).