jeudi 9 août 2007

Jour 94

Peines lourdes et débiles légers

Le 9 août, Libération nous remonte le moral :

"Daniel a 55 ans. Il marche mal, traîne les pieds. Il est petit, très maigre. [...] Il ne sait ni lire, ni écrire. [...] Son QI est de 30, c’est-à-dire au plus bas. Atteint d’une débilité mentale profonde, il est en détention provisoire depuis plus d’un an à la prison des Baumettes de Marseille, accusé d’un viol sur son jeune neveu. Tous les observateurs notent qu’il devrait être hospitalisé dans un établissement psychiatrique. Non sans raison, l’OIP rappelle que «l’article D 398 du Code de procédure pénale indique clairement que les détenus atteints de troubles mentaux […] ne peuvent être maintenus dans un établissement pénitentiaire En juillet 2006, la France a déjà été condamnée par la Cour européenne en raison du maintien en prison d’un détenu souffrant de graves troubles mentaux."

Quand on remonte à la source de l'information : un communiqué de l'observatoire international des prisons, on trouve d'autre choses :

"Depuis la fin du mois de juin, les personnes détenues au sein des quartiers Saint-Paul et Saint-Joseph de la maison d'arrêt de Lyon Perrache (Rhône) doivent [...] se contenter de quantités de papier toilette insuffisantes. [...] dès le mois de mars, l'équipe médicale de l'UCSA [unité de consultations et de soins ambulatoires] avait alerté la direction régionale des services pénitentiaires sur ce problème. Visiblement en vain. ".

Ce n'est malheureusement pas un cas isolé : "en mars 2004, au terme de son Etude sur les droits de l’homme dans la prison, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) soulignait déjà qu’« en matière d’hygiène corporelle, la France est en retard par rapport à nombre d’Etats européens » et que « la situation de promiscuité imposée à la majorité des personnes incarcérées en maison d’arrêt représente l’un des aspects les plus dégradants des conditions de détention en France »"

Devant le Sénat, Rachida affirmait avec candeur :

"Ce projet est porteur d'une volonté d'humanité. La privation de liberté, quelle que soit sa forme, quelle que soit sa durée, est parfois nécessaire. Elle n'autorise pas l'humiliation. Elle n'autorise pas les atteintes à l'intégrité physique. Elle oblige au respect de la personne et de ses droits fondamentaux." Et ensuite elle est partie faire du hors-bord avec Nicolas.