Oh Marlène mon coeur saigne
Interview de Fifi, le 17 juillet sur France 3, joie.
On commence déja par un bel exemple de rigueur journalistique :
MARLENE BLIN: François Fillon, on a l’impression que Rachida Dati est victime d’une campagne de déstabilisation. A votre avis, quelles sont les raisons ?
Déja on peut se demander qui est ce "on" ? Et parler de "campagne de déstabilisation" pour une ministre qui a fait la une de trois magazines et bénéficie déja du soutien d' SOS Racisme semble un peu disproportionné, comme le fait d'indiquer dans la question que Rachida est une "victime". Nulle doute que toutes les "attaques" à venir seront reçues de la même manière. Avec des journalistes comme Marlène Blin, elle ne court heureusement aucun risque. Rama Yade a d'ailleurs opté pour la même tactique. Une sorte de "Touche pas à ma politique".
Ensuite dans le vif du sujet:
FRANÇOIS FILLON : Moi, ce qui m’obsède, c’est la sécurité des Français. S’il faut construire des prisons, on construira des prisons.
Associer la "sécurité" à "plus de prisons"... Un point de vue intéressant d'après le sociologue Loïc Wacquant :
"la criminologie comparée établit qu’il n’existe nulle part - dans aucun pays et à aucune époque - de corrélation entre le taux d’emprisonnement et le niveau de la criminalité [...] L’histoire pénale montre, en outre, qu’à aucun moment et dans aucune société la prison n’a su accomplir la mission de redressement et de réintégration sociale qui est censée être la sienne dans une optique de réduction de la récidive."
FRANÇOIS FILLON : Simplement, la loi oblige à un traitement plus sévère pour les récidivistes
Comme le souligne l'Observatoire International des Prisons :
"Il résulte d'une approche purement idéologique et dogmatique du traitement de la délinquance et de la lutte contre la récidive qui avait suscitée l'opposition raisonnée des deux précédents gardes des Sceaux entre 2002 et 2007. De surcroit, le texte présenté aujourd'hui en conseil des ministres revient à une conception de la peine qui fait de la dissuasion sa fonction première, une philosophie qui a toujours conduit à une répression accrue sans effet sur la délinquance."
Fifi oublie aussi que le phénomène de récidive indique que la prison a déja échoué une fois dans sa mission de réinsertion. Fifi et Rachida propose donc de les remettre plus longtemps dans un endroit qui favorise la récidive. Lire à ce sujet cet article écrit par le vice-président du tribunal de grande instance de Paris :
"La récidive criminelle (de crime à crime), celle dont on parle le plus, est rarissime, de l’ordre de 5 pour 1000. De plus, elle baisse. En 1996, on compte 133 condamnations criminelles de personnes ayant des antécédents criminels. En 2003 il n’y en a que 57 ! [...] Il ressort de toutes les études menées depuis des dizaines d’années que les personnes relâchées à l’issue d’une libération conditionnelle récidivent moins que celles qui sont relâchées sans aucun" aménagement."
Fifi ne s'arrête pas là :
FRANÇOIS FILLON : Le sujet, c’est simple : le droit de grève est un droit fondamental, le droit d’aller travailler aussi.
Là c'est une rhétorique un peu grossière (en même temps c'est Fifi, pas Montaigne), il s'agit d'opposer "la grève" au "travail". Et par extension les grévistes aux travailleurs (oups, les "gens qui travaillent", travailleur c'est de gauche). ce qui n'empêche pas Fifi d'ajouter "Il faut du dialogue social, on mise sur le dialogue social pour réussir.". Et la meilleure chose pour y parvenir c'est de dresser les "gens qui travaillent" les uns contre les autres.
MARLENE BLIN : En même temps, qu’est-ce que vous répondez à ceux qui craignent que ce ne soit un cheval de Troie et que ce service minimum soit, après les transports, étendu à d’autres domaines, par exemple, l’Education nationale ?
[Notez que là on parle de "ceux qui craignent" (sic) et pas de "On a l'impression que..."]
FRANÇOIS FILLON : Ecoutez, si cela marche, je ne vois pas pourquoi on ne l’étendrait pas à d’autres domaines.
Petit à petit...
Ensuite Fifi se permet des corrections:
MARLENE BLIN : Alors, on va passer à un autre sujet. Hier soir, les députés ont adopté en première lecture le paquet fiscal [...]
FRANÇOIS FILLON : [...] ce n’est pas un paquet fiscal. C’est un projet de loi [...]
Dans ce cas mon petit Fifi je me permets de te corriger aussi:
"tous ceux qui veulent travailler plus, faire des heures supplémentaires, puissent le faire. [...] en ne payant pas de charges sur les heures supplémentaires."
Ce ne sont pas des "charges" Fifi, mais des "cotisations".
Enfin nous avons un vainqueur pour "la Connerie du mois", trouvée sur le site du Nouvel Observateur, le 12 juillet:
"[Rachida Dati] C'est plus qu'une amie, c'est ma soeur. Je ne la lâcherai jamais. Je connais tout d'elle, elle est de la race des seigneurs." (mon emphase).
Merci à la petite Cécilia Sarkozy pour sa participation.
Interview de Fifi, le 17 juillet sur France 3, joie.
On commence déja par un bel exemple de rigueur journalistique :
MARLENE BLIN: François Fillon, on a l’impression que Rachida Dati est victime d’une campagne de déstabilisation. A votre avis, quelles sont les raisons ?
Déja on peut se demander qui est ce "on" ? Et parler de "campagne de déstabilisation" pour une ministre qui a fait la une de trois magazines et bénéficie déja du soutien d' SOS Racisme semble un peu disproportionné, comme le fait d'indiquer dans la question que Rachida est une "victime". Nulle doute que toutes les "attaques" à venir seront reçues de la même manière. Avec des journalistes comme Marlène Blin, elle ne court heureusement aucun risque. Rama Yade a d'ailleurs opté pour la même tactique. Une sorte de "Touche pas à ma politique".
Ensuite dans le vif du sujet:
FRANÇOIS FILLON : Moi, ce qui m’obsède, c’est la sécurité des Français. S’il faut construire des prisons, on construira des prisons.
Associer la "sécurité" à "plus de prisons"... Un point de vue intéressant d'après le sociologue Loïc Wacquant :
"la criminologie comparée établit qu’il n’existe nulle part - dans aucun pays et à aucune époque - de corrélation entre le taux d’emprisonnement et le niveau de la criminalité [...] L’histoire pénale montre, en outre, qu’à aucun moment et dans aucune société la prison n’a su accomplir la mission de redressement et de réintégration sociale qui est censée être la sienne dans une optique de réduction de la récidive."
FRANÇOIS FILLON : Simplement, la loi oblige à un traitement plus sévère pour les récidivistes
Comme le souligne l'Observatoire International des Prisons :
"Il résulte d'une approche purement idéologique et dogmatique du traitement de la délinquance et de la lutte contre la récidive qui avait suscitée l'opposition raisonnée des deux précédents gardes des Sceaux entre 2002 et 2007. De surcroit, le texte présenté aujourd'hui en conseil des ministres revient à une conception de la peine qui fait de la dissuasion sa fonction première, une philosophie qui a toujours conduit à une répression accrue sans effet sur la délinquance."
Fifi oublie aussi que le phénomène de récidive indique que la prison a déja échoué une fois dans sa mission de réinsertion. Fifi et Rachida propose donc de les remettre plus longtemps dans un endroit qui favorise la récidive. Lire à ce sujet cet article écrit par le vice-président du tribunal de grande instance de Paris :
"La récidive criminelle (de crime à crime), celle dont on parle le plus, est rarissime, de l’ordre de 5 pour 1000. De plus, elle baisse. En 1996, on compte 133 condamnations criminelles de personnes ayant des antécédents criminels. En 2003 il n’y en a que 57 ! [...] Il ressort de toutes les études menées depuis des dizaines d’années que les personnes relâchées à l’issue d’une libération conditionnelle récidivent moins que celles qui sont relâchées sans aucun" aménagement."
Fifi ne s'arrête pas là :
FRANÇOIS FILLON : Le sujet, c’est simple : le droit de grève est un droit fondamental, le droit d’aller travailler aussi.
Là c'est une rhétorique un peu grossière (en même temps c'est Fifi, pas Montaigne), il s'agit d'opposer "la grève" au "travail". Et par extension les grévistes aux travailleurs (oups, les "gens qui travaillent", travailleur c'est de gauche). ce qui n'empêche pas Fifi d'ajouter "Il faut du dialogue social, on mise sur le dialogue social pour réussir.". Et la meilleure chose pour y parvenir c'est de dresser les "gens qui travaillent" les uns contre les autres.
MARLENE BLIN : En même temps, qu’est-ce que vous répondez à ceux qui craignent que ce ne soit un cheval de Troie et que ce service minimum soit, après les transports, étendu à d’autres domaines, par exemple, l’Education nationale ?
[Notez que là on parle de "ceux qui craignent" (sic) et pas de "On a l'impression que..."]
FRANÇOIS FILLON : Ecoutez, si cela marche, je ne vois pas pourquoi on ne l’étendrait pas à d’autres domaines.
Petit à petit...
Ensuite Fifi se permet des corrections:
MARLENE BLIN : Alors, on va passer à un autre sujet. Hier soir, les députés ont adopté en première lecture le paquet fiscal [...]
FRANÇOIS FILLON : [...] ce n’est pas un paquet fiscal. C’est un projet de loi [...]
Dans ce cas mon petit Fifi je me permets de te corriger aussi:
"tous ceux qui veulent travailler plus, faire des heures supplémentaires, puissent le faire. [...] en ne payant pas de charges sur les heures supplémentaires."
Ce ne sont pas des "charges" Fifi, mais des "cotisations".
Enfin nous avons un vainqueur pour "la Connerie du mois", trouvée sur le site du Nouvel Observateur, le 12 juillet:
"[Rachida Dati] C'est plus qu'une amie, c'est ma soeur. Je ne la lâcherai jamais. Je connais tout d'elle, elle est de la race des seigneurs." (mon emphase).
Merci à la petite Cécilia Sarkozy pour sa participation.