Un nain profane une tombe
Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas est intervenu sur RTL, le jeudi 18 octobre 2007 :
"Henri Guaino s'était montré beaucoup plus virulent à l'égard des enseignants qui ont annoncé qu'ils refusaient de lire cette lettre [de Guy Moquet]. Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy les accuse d'avoir "une attitude purement politicienne" et de se livrer à "une prise en otage corporatiste, idéologique". "Tout ça est très triste mais amène à s'interroger sur ce que doivent être au fond à la fois l'éthique et les devoirs d'un professeur dont la nation a payé des études, dont la nation paie le salaire et auquel la nation confie ses enfants""
Article dans Libération le 11 septembre 2007, écrit par Pierre Schill, professeur d’histoire-géographie à Montpellier, Membre du comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire :
"Il s’agira grâce à cette «lettre poignante» de mettre en scène une mort édifiante pour notre jeunesse, de parler «sacrifice», «offrande», «amour», mais non de revenir sur les raisons de cette mort en disant que Guy Môquet et ses vingt-six camarades ont d’abord été désignés aux Allemands comme «communistes». Un «gros mot» que la circulaire ministérielle évite soigneusement [...] le condamné écrivait dans son dernier billet à Odette Leclan : «Je vais mourir avec mes vingt-six camarades.» Pourquoi remplacer le «camarade» des communistes par le «compagnon» des gaullistes ?"
L'Humanité le 12 septembre 2007 :
"Par respect pour la mémoire de Guy Môquet, j’essayais d’être le plus consensuel et le plus « patriote » possible. Rien à faire ! Ça ne marchait pas. [...] la légende nous ramènent aussi à l’univers familial, social, culturel et politique de Guy Môquet. [...] les jeunes « pionniers » du XVIIe qui, comme Guy, vendent l’Huma et la Vie ouvrière sur les trottoirs [...] On redécouvre aussi [...] des syndicalistes en costume, un peu graves, comme Jean-Pierre Timbaud, patron de la fédération des métaux, qui sera fusillé lui aussi. Tous ces hommes et toutes ces femmes sont debout, et joyeux. Ils participent d’une culture, d’une tradition, d’une fidélité encore vivante. On chante le Temps des cerises… Avant de mourir, Timbaud apostrophera un soldat allemand dans cet esprit : « Je ne suis qu’un ouvrier mais ma cotte est plus propre que ton uniforme. » [...] Rien de tout cela, rien de l’univers ouvrier dont Guy Môquet était le produit ne peut décidément « coller » avec le Fouquet’s, les vacances de milliardaire, le goût du clinquant, les yachts de Bolloré"
Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas est intervenu sur RTL, le jeudi 18 octobre 2007 :
"Henri Guaino s'était montré beaucoup plus virulent à l'égard des enseignants qui ont annoncé qu'ils refusaient de lire cette lettre [de Guy Moquet]. Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy les accuse d'avoir "une attitude purement politicienne" et de se livrer à "une prise en otage corporatiste, idéologique". "Tout ça est très triste mais amène à s'interroger sur ce que doivent être au fond à la fois l'éthique et les devoirs d'un professeur dont la nation a payé des études, dont la nation paie le salaire et auquel la nation confie ses enfants""
Article dans Libération le 11 septembre 2007, écrit par Pierre Schill, professeur d’histoire-géographie à Montpellier, Membre du comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire :
"Il s’agira grâce à cette «lettre poignante» de mettre en scène une mort édifiante pour notre jeunesse, de parler «sacrifice», «offrande», «amour», mais non de revenir sur les raisons de cette mort en disant que Guy Môquet et ses vingt-six camarades ont d’abord été désignés aux Allemands comme «communistes». Un «gros mot» que la circulaire ministérielle évite soigneusement [...] le condamné écrivait dans son dernier billet à Odette Leclan : «Je vais mourir avec mes vingt-six camarades.» Pourquoi remplacer le «camarade» des communistes par le «compagnon» des gaullistes ?"
L'Humanité le 12 septembre 2007 :
"Par respect pour la mémoire de Guy Môquet, j’essayais d’être le plus consensuel et le plus « patriote » possible. Rien à faire ! Ça ne marchait pas. [...] la légende nous ramènent aussi à l’univers familial, social, culturel et politique de Guy Môquet. [...] les jeunes « pionniers » du XVIIe qui, comme Guy, vendent l’Huma et la Vie ouvrière sur les trottoirs [...] On redécouvre aussi [...] des syndicalistes en costume, un peu graves, comme Jean-Pierre Timbaud, patron de la fédération des métaux, qui sera fusillé lui aussi. Tous ces hommes et toutes ces femmes sont debout, et joyeux. Ils participent d’une culture, d’une tradition, d’une fidélité encore vivante. On chante le Temps des cerises… Avant de mourir, Timbaud apostrophera un soldat allemand dans cet esprit : « Je ne suis qu’un ouvrier mais ma cotte est plus propre que ton uniforme. » [...] Rien de tout cela, rien de l’univers ouvrier dont Guy Môquet était le produit ne peut décidément « coller » avec le Fouquet’s, les vacances de milliardaire, le goût du clinquant, les yachts de Bolloré"