vendredi 26 octobre 2007

Jour 172

Biodégradant

Réaction de l'Institut d'Etudes Economiques et Sociales sur le discours de clôture du Grenelle de l'environnement du Nain :

" Ce Grenelle de l’environnement est un véritable Munich de l’écologie politique.
Munich de l’écologie politique car l'idée qu'une « Union sacrée » soit possible autour du sarkozysme sous le prétexte de la défense de l’environnement a finalement triomphé. [...] Dans l'attente du grand soir promis par Sarkozy au nom de sa « révolution verte » et de l'extinction durant cinq minutes de nos ampoules électriques, souvenons-nous que le 22 avril 1970, vingt millions d’américains avaient participé au « premier jour de la Terre », qu’à cette occasion la 5e avenue de New York avait même été fermée à la circulation. Nous avons vu combien cette écologie des bons sentiments est un marché de dupes. Trente ans plus tard, les crises environnementales et sociales sont encore plus dramatiques.

Que penser des mesures prises par le Grenelle officiel ?

On nous parle de geler les constructions d’autoroute et d'aéroports
Cette promesse est un marché de dupes puisque si l'Etat s'est engagé à ne plus augmenter significativement les investissements dédiés au développement de nouvelles capacités routières et aéroportuaires, il a immédiatement ajouté sauf en cas de contournement d'une agglomération, sauf en cas de nécessité liée à un problème de sécurité, sauf en cas d'intérêt local, etc. Que restera-t-il finalement des belles paroles aux nom du réalisme économique ? On fera un peu moins d'autoroutes mais on continuera à développer en priorité le TGV au détriment des TER et de la nécessaire relocalisation de nos activités économiques et de loisirs.

On nous promet une fiscalité verte
Cette promesse est un marché de dupes car le transfert d'une partie de la fiscalité des entreprises sur le carbone aboutira à pénaliser davantage encore ceux qui ont le moins : elle videra les routes des voitures des plus pauvres pour que les riches puissent rouler plus vite. Ce projet d'un bonus/malus a été accepté comme une divine surprise comme si la crise écologique tenait avant tout aux vieilles voitures polluantes des plus pauvres et non à la surconsommation des plus riches et à un modèle de vie écologiquement insoutenable.

On nous promet une loi sur les OGM
Cette promesse est un marché de dupes car le gel annoncé n'est en rien le moratoire exigé par les associations environnementales. Ce gel des cultures de maïs Mon 810 durant l'hiver est une campagne de communication pas gênante pour les bio-technologies puisqu'on ne sème pas durant cette période. [...] Elle entérine les solutions libérales sous forme de dommages et intérêts en cas de pollution. Sarkozy le dit clairement : cette suspension de la culture commerciale des OGM « ne signifie pas que nous devons condamner tous les OGM, et notamment les OGM d'avenir ».

[...]

On nous promet plus de bio dans les écoles
Cette promesse est un marché de dupes puisque la réglementation européenne généralise la bio-industrie contre la véritable agriculture biologique : on n'avancera pas d'un pouce si les aliments bio parcourent la planète avant d'arriver dans les assiettes de nos enfants. Une vraie alternative est de revenir à une cuisine faite sur place, avec des produits locaux, de saison et si possible « bio ».

On nous promet de moraliser la publicité
Cette promesse est un marché de dupes dès lors que l'Etat n'abroge pas la circulaire Lang qui permet à la publicité de pénétrer dans les écoles par les fenêtres tout en demeurant interdite par la porte, tant que l'Etat ne respectera pas la loi en faisant démonter les panneaux illégaux

[...]

On nous promet de diviser par deux les pesticides
Cette promesse est un marché de dupes car sitôt l'annonce faite que cet objectif devrait être atteint en dix ans, on apprend que sous la pression de la FNSEA la date butoir disparait."

Et pour continuer dans le népotisme, une dépêche dans le Figaro du 26 octobre :

"Jean Sarkozy, 20 ans et fils cadet du président de la République, a décidé d'apporter son concours à David Martinon, candidat UMP à Neuilly. « Jean s'implique dans ma campagne, en organisant des réunions de jeunes au café de la Jatte. C'est un soutien actif et précieux », précise David Martinon qui veut succéder à Nicolas Sarkozy à la mairie de Neuilly en 2008."